Vers le 9 mai 2025

Vers le 9 mai 2025

Thomas Roemer, pasteur luthérien de Munich, nous suggère de méditer chaque jour une parole de l’Évangile dans laquelle Jésus nous rassure : « Je suis… ». Et chaque jour, nous confions en particulier un groupe de nations européennes.

Comme les années précédentes, nous faisons cette prière selon une ancienne tradition du christianisme. Il s’agit d’une neuvaine, donc d’un parcours de neuf jours, du 30 avril au 8 mai.

Nous faisons ce chemin en groupe, en communauté, ou même individuellement, mais toujours unis et en nous confiant aux paroles de Jésus : « … Si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mt 18, 19-20)

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Cornelia Koni Brand

Visite à Taizé

Visite à Taizé

La communauté de Taizé est d’orientation œcuménique et prévoit des moments de prière réguliers le matin, à midi et le soir, au cours desquels les célèbres chants de Taizé, la lecture de la Bible, le silence partagé et la participation à la communion jouent un rôle central. Les quelques 60 frères invitent des jeunes du monde entier à participer à leur vie pendant une semaine. En effet, environ un millier de jeunes Portugais se trouvaient à Taizé en même temps que notre délégation. »

Rencontre

La lecture commune du livre de Joël (2,12-18) a conduit la délégation à s’entretenir avec le prieur de la communauté, Frère Matthew, et avec les frères Richard et Andreas. Le texte a frappé les lecteurs précisément en référence à l’Europe, là où il est dit : « Déchirez votre cœur et non vos vêtements ». L’appel s’adresse à toutes les générations, afin qu’elles s’approchent de Dieu avec une sincère dévotion et qu’elles demandent sa miséricorde. Sur ce point, le groupe était d’accord. Étant en contact avec de nombreux jeunes, les frères de Taizé ont également une idée de leurs peurs, pour lesquelles ils ressentent un besoin urgent d’être accompagnés. Taizé est donc sans aucun doute un lieu spirituel pour les jeunes, où ils trouvent écoute et compréhension.

Un pont vers Ensemble pour l’Europe ?

Comment construire maintenant un pont entre Taizé et EpE ? Le trio a reconnu que le charisme des frères et leur contribution à Ensemble pour l’Europe, et par conséquent à l’Europe, résident dans leur proximité avec les jeunes, dans leur fidélité à leurs prières et dans leur hospitalité. Il faut maintenant déterminer ensemble les prochaines étapes, en partant de cette amitié qui s’est approfondie. Et qui sait ? Peut-être y aura-t-il un jour une rencontre « Ensemble pour l’Europe » de jeunes à Taizé ? Les frères et nous pouvons certainement l’imaginer.

Impressions

Sœur Nicole, P. Raffael et Matthias sont rentrés chez eux heureux et pleins de joie. « En plus de la rencontre avec les frères de Taizé, ces jours nous ont rapprochés les uns des autres, nous qui sommes parmi les plus jeunes de notre comité d’Orientation. Nous avons besoin de telles expériences. Les voyages que nous faisons ensemble et les rencontres avec les différents Mouvements que nous visitons nous font comprendre que « Ensemble en Europe vit et nous continuons ensemble ! »

Beatriz Lauenroth

Prier, c’est transformer la réalité

Prier, c’est transformer la réalité

Ukraine: la force de la proximité

Depuis environ quatre ans, avant le déclenchement du conflit à grande échelle en Ukraine, nous nous réunissons en ligne tous les jeudis soirs pour prier ensemble pour la paix. Nous sommes de différentes cultures et nations d’Europe de l’Est et de l’Ouest. Et depuis quelques mois, des représentants de Terre Sainte se sont également joints à nous.

Nous ne sommes qu’une centaine, mais c’est toujours un moment sacré qui nous fait comprendre que nous sommes une seule famille qui prie et qui demande ensemble la paix à Dieu. Pour nous, ici en Ukraine, c’est un grand don de prier ensemble, car cela nous donne la force d’aller de l’avant, en nous sentant proches de nombreuses personnes. Et cela nous donne de l’espoir pour l’avenir.

Ljubljana : tous les jours pendant trois ans

Marjana et Pavel Snoj racontent : « Le 22 février 2022, l’agression de la Russie en Ukraine nous a surpris et bouleversés – nous ne nous y attendions vraiment pas ! En Slovénie, nous savons ce qu’est la guerre ; nous l’avons également vécue après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie au début des années 90 et nous en portons encore les blessures. C’est pourquoi nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire contre cette guerre, qui est toujours source de douleur, de destruction et de mort. Une possibilité nous est immédiatement apparue : le prière ! Car nous sommes certains que le prière peut tout obtenir de Dieu.

Nous avons donc décidé de prier en ligne. Nous sommes environ 60 personnes de différents Mouvements et Communautés, qui prions ensemble chaque jour pendant 30 minutes depuis février 2022, et nous n’avons jamais cessé de le faire, pour aucune raison. À la fin de la prière, nous restons encore brièvement connectés pendant environ 5 à 10 minutes pour échanger les dernières nouvelles sur la guerre, les douleurs et les joies que nous vivons, nous qui sommes présents. Une véritable famille se crée entre nous, car nous vivons les uns pour les autres. Nous croyons en la paix et nous croyons qu’elle sera bientôt possible.

Esslingen : perception, proximité, prière

Judith Kaiser écrit : « Soyez joyeux dans l’espérance, forts dans l’épreuve, persévérants dans la prière » – tel est l’appel de l’Épître aux Romains 12:12. C’est peut-être cet appel qui nous rassemble tous les mardis soirs en tant que chrétiens de différents mouvements et communautés – région germanophone – dans la prière œcuménique sur Zoom pour la paix en Ukraine.

Dans notre prière pour une paix juste, nous plaçons notre confiance dans l’aide du Seigneur dans tous les besoins dont nous sommes conscients. Depuis novembre 2023, nous sommes un nombre constant de 10 à 20 personnes qui prient. Grâce à la participation de Miroslav d’Uzhhorod et parfois aussi de Viktor de Lviv, l’Ukraine est toujours présente dans la prière sur Zoom. Leurs perceptions, leurs récits, leurs salutations et leurs demandes nous aident à prier concrètement et à reconnaître l’action de Dieu. Notre lien dans la prière nous fait souvent ressentir une profonde proximité qui réconforte le cœur. Après une brève impulsion, nous prions à haute voix ou en silence, intercédant, bénissant, professant la Parole de Dieu… chacun à sa manière. À la fin, nous adressons également nos prières de manière spécifique pour la situation en Israël. Une fois par mois, Hans-Joachim Scholz nous guide dans la prière de réconciliation. Nous avons souvent l’expérience d’être nous-mêmes bénis et fortifiés dans la foi grâce à ce rendez-vous. Et Dieu agit toujours à nouveau – rendons-lui grâce pour cela ! »

Porter le battement de l’actualité à Dieu

Nous aimons conclure par une pensée du Pape François, 1 : « Peut-être que la force de l’habitude et une certaine ritualité nous ont amenés à croire que la prière ne transforme pas l’homme et l’histoire. Au contraire, prier, c’est transformer la réalité. C’est une mission active, une intercession continue. Ce n’est pas s’éloigner du monde, mais changer le monde. Prier, c’est porter à Dieu le battement de l’actualité pour que son regard s’ouvre sur l’histoire. (…) Si le prière est vivante, elle nous incite continuellement à nous laisser troubler par le cri de souffrance du monde ».

Les personnes intéressées à participer à l’un de ces moments de prière peuvent nous contacter via le site.

Le secrétariat international d’Ensemble pour l’Europe

(1) Homélie dans l’église du Gesù à Rome, le 12 mars 2022

Chercher le bien de la ville

Chercher le bien de la ville

Le prophète Jérémie avait une idée claire de ce que signifie rechercher le Bien dans l’environnement dans lequel nous vivons et habitons. Il savait que le peuple de Dieu prospère lorsqu’il ne se renferme pas sur lui-même, mais se met au service de la société. Il crée ainsi un espace de vie et d’espoir pour les générations futures.

Nous expérimentons depuis des années que Dieu veut rassembler son peuple. Nous sommes conscients que le don-charisme qu’Il a fait à chaque Mouvement et Communauté est destiné à être « lumière et sel » dans la société dans laquelle nous vivons, dans toute l’Europe. Au milieu de la crise profonde que nous vivons aujourd’hui, cherchons ensemble « le Bien » dans les défis et les possibilités de notre temps.

L’initiative de Munich se veut une expérience d’amitié et d’inspiration. Ensemble, nous voulons célébrer Dieu et vivre dans l’unité et la réconciliation. ENSEMBLE POUR L’EUROPE.

Le vendredi 27 juin , « ENSEMBLE » sera exploré : il y aura une visite guidée de la ville, suivie d’une collation et d’un programme en soirée.

Le samedi 28 juin, c’est le temps du « POUR » : approfondissement du texte de Jérémie 29,7 suivi de moments d’échanges. L’après-midi sera consacré à des groupes thématiques : prière pour la ville, initiatives sociales, jeunesse, mariage et famille, transmission de l’Évangile, migration et autres. La soirée se terminera par un moment de louange.

Le dimanche 29 juin est consacré à l’« EUROPE » avec une célébration œcuménique.

Pour plus d’informations et pour les réservations, voir le site national : www.miteinander-wie-sonst.org. L’événement se déroulera en allemand, aucune traduction n’est prévue.

Merci, Monseigneur Krause !

Merci, Monseigneur Krause !

Profondément ancré dans sa foi, l’évêque Christian Krause a été un pionnier et un fervent défenseur de l’unité des chrétiens. Après des années de consultations avec l’Église catholique, il a pu signer, – au nom de la Fédération Luthérienne Mondiale – la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification, le 31 octobre 1999. En ce jour historique, il a rencontré Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari. « Elle et le cardinal Miloslav Vlk se sont soudainement retrouvés devant moi et une relation très spéciale s’est instaurée. J’ai appris à connaître le charisme de l’unité, Jésus au milieu de nous… », a-t-il raconté lors d’une conversation téléphonique quelques jours avant sa mort.

En 2004, avec 55 évêques de différentes Églises, il a participé au premier grand événement organisé par le réseau œcuménique « Ensemble pour l’Europe » à Stuttgart. La veille, alors que le Congrès des collaborateurs s’achève, il monte sur scène avec le cardinal curial Walter Kasper et, face à la salle bondée de 2 000 personnes, déclare : « J’ai été submergé par l’émotion. Mon cœur s’est rempli de gratitude lorsque j’ai regardé la salle et que j’ai su que ces personnes étaient toutes mes sœurs et mes frères » (cf. Neue Stadt, 6/2004).

Dès lors, l ‘évêque Christian a accompagné le chemin de notre réseau avec une grande fidélité. Pour lui, il s’agissait d’un « nouveau départ œcuménique » sur le chemin de l’unité des chrétiens. À l’occasion du 85e anniversaire du cardinal Kasper, il a déclaré dans un discours prononcé à l’Ambassade d’Allemagne près le Saint-Siège à Rome : « Entre-temps, le chemin du conflit à la communion s’est poursuivi à de nombreux niveaux. L’un de ces niveaux est celui des Mouvements et des Communautés spirituelles qui, en référence à la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification, se rassemblent de plus en plus au-delà des frontières nationales et confessionnelles pour développer de nouvelles actions communautaires œcuméniques, telles que, par exemple, Ensemble pour l’Europe ». (cf. Rammler, Christian Krause : Weite Wagen, p. 302).

Ses discours d’encouragement, qu’il a adressés à plusieurs reprises aux Amis du réseau, restent inoubliables. Ils étaient novateurs, souvent prophétiques. Lors de la récente réunion de Graz-Seggauberg, son message audio a été l’un des moments forts pour bon nombre des 200 participants. Il a notamment déclaré : « Lorsque la réunion aura lieu à Graz, le désir d’unité des jeunes générations sera encore plus fort qu’auparavant. Ce désir ne s’exprime pas seulement au sein de l’Église, mais en général. Nous nous désintégrons, l’Europe se désintègre de manière choquante. Mais il en va de même pour les nouveaux partenariats et groupements de nature politique, économique, etc., pour les nouvelles guerres en cours… C’est pourquoi il est à nouveau extrêmement important que les chrétiens réalisent que l’unité est leur mandat. C’est leur don. Donc : le charisme de l’unité, Jésus au milieu de nous. Cela suffit, ce sont les piliers. C’est pourquoi, chrétiens, avancez s’il vous plaît. C’est Graz, c’est mon espoir !

Une jeune participante a déclaré : « Je prends ce relais ! ». Et avec elle, beaucoup d’autres ont repris l’héritage de l’évêque Christian Krause.

Nous sommes conscients qu’avec lui disparaît un homme qui a expérimenté dans sa vie l’amour illimité de Dieu. Son message d’unité des chrétiens en réponse aux besoins de notre temps reste vivant parmi nous. Il est douloureux de perdre un ami aussi aimé et sage, mais nous sommes reconnaissants de la vie bénie qu’il a partagée avec tant de personnes.

Cher frère évêque Christian, nous gardons dans nos cœurs ton dernier appel : « Continuez, vous êtes sur le bon chemin ! ». Nous restons unis à vous en croyant que rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ.

Maria Wienken

On lutte aussi loin du front.

On lutte aussi loin du front.

Mukacevo : je n’avais jamais entendu parler de cette ville de l’ouest de l’Ukraine lorsque j’y suis arrivée en septembre 2024. Elle est limitrophe de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Pologne. J’y suis arrivée par un beau jour de septembre, avec l’intention de soutenir la petite communauté des Focolari dans ce pays déchiré par la guerre. Des amis ukrainiens m’avaient dit : « Lorsque Kiev a été bombardée en 2022, le monde entier nous suivait. Aujourd’hui, l’intérêt est retombé et nous commençons à nous sentir abandonnés ». Cette prise de conscience – non sans amertume – met en mouvement quelque chose en moi : oui, je veux moi aussi donner un signe de solidarité, pour reprendre les mots du Pape François, me faire « proche » d’une expérience qui semble loin de ma vie. Mon choix est facilité par le fait que je parle russe – une langue avec laquelle on peut comprendre les Ukrainiens. Je décide donc de me rendre disponible pour une certaine période.

L’espace aérien au-dessus de l’Ukraine est fermé. Le voyage vers Mukacevo depuis les Pays-Bas, où je vis, dure deux jours. Dès l’arrivée, une expérience inhabituelle commence : des alarmes, puis des bombardements, par exemple sur la centrale électrique de Mukacevo. À chaque alerte, les gens tombent – consciemment ou non – dans un « état de choc ». Un ami choisit une comparaison drastique pour illustrer ce qui se passe au niveau psychologique et spirituel : « C’est comme débrancher un ordinateur ». Lorsqu’on le rallume, c’est le système qui en pâtit. Et le physique n’oublie pas. La psyché, l’âme est ébranlée. En Ukraine, nous vivons ainsi depuis trois ans ».

Ce qui est fort pour moi, c’est la rencontre avec les femmes, dont la plupart ont une grande foi en Dieu. Tant d’hommes sont au front, blessés ou morts à la guerre. D’autres ont fui ou se cachent quelque part. Les focolarines m’expliquent : « Nous sommes restées en Ukraine pour faire ensemble avec les personnes l’expérience de Dieu parmi nous. C’est Lui qui nous donne la force de résister.

On dit que les Ukrainiens sont un peuple tenace, qui n’abandonne pas facilement. Je pense que j’ai beaucoup à apprendre d’eux. Oleksandra, 40 ans, dirige une entreprise familiale de meubles. Son activité était florissante, mais elle ne sait plus comment la poursuivre, car les hommes qui travaillaient dans son entreprise ont été recrutés pour le service militaire. Il lui semble que la base économique qui lui permettait de subvenir aux besoins de sa famille lui a été enlevée. Je suis impressionnée par la foi en Dieu d’Oleksandra, qui lui permet d’affronter chaque jour cette situation précaire avec courage et créativité.

Irina est une femme comme il y en a beaucoup ici en Ukraine ; son mari est au front dans le Donbass. Ils se parlent souvent au téléphone et il lui raconte des choses horribles, mais il lui parle aussi de la solidarité et de l’espoir qui règnent parmi les soldats. Il dit qu’il ne se reconnaît dans aucune foi, mais que lui aussi a commencé à prier. « Au front, dit-il, les gens qui sont loin de Dieu n’existent pas. Il y a des moments où tout le monde prie ».

Tanja a fui une ville occupée avec ses deux filles, âgées de 10 et 12 ans. Elle les avait cachées dans la voiture, entre ses valises. Dans la file d’attente au poste de contrôle, quelqu’un devant elles est sorti de la voiture ; touché par une balle, il est mort sur le coup. Tanja était terrifiée, mais à ce moment-là, elle ne pensait qu’à appuyer sur l’accélérateur, au cas où elle serait touchée, pour mettre ses filles à l’abri.

IJe ne suis restée que quelques mois avec ces personnes. Lorsque je suis rentrée aux Pays-Bas, j’ai réalisé que quelque chose en moi avait profondément changé. Les mois passés en Ukraine m’ont appris une « leçon de vie » : une foi inébranlable en Dieu et la dignité de pouvoir toujours persévérer, sans se plaindre. Ce sont des femmes ukrainiennes comme Tanja, Irina et Oleksandra qui m’ont appris par leur vie qu’il vaut la peine de croire en un Dieu qui n’abandonne jamais son peuple.

Beatriz Lauenroth

Photo: ©privé

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